Direction et coopération artistique
François Veyrunes, chorégraphe, créateur sonore et directeur artistique de la Compagnie 47• 49
Il développe avec enthousiasme et détermination une ligne artistique et un engagement citoyen qu’il inscrit dans la durée au sein de la Compagnie 47• 49 créée à Grenoble en 1989.
Il considère essentielle la valeur du temps pour creuser toujours et davantage la question de l’être en tant que sujet, dans ses propres défis, sa créativité et son libre-arbitre, que ce soit au plateau, au coeur du fonctionnement de la Compagnie ou avec ses partenaires.
Pour mettre en oeuvre son travail de création, il met en place un fonctionnement collégial avec deux coopérations artistiques fortes et permanentes, Philippe Veyrunes, plasticien et Christel Brink Przygodda, artiste chorégraphique, dramaturge et chorégraphe. Ensemble, ils poursuivent et développent une écriture radicale et singulière, ouverts et disponibles au regard des pulsions du monde, en partage au coeur de la cité.
Dans ses processus de création avec des artistes liés au plateau et dans ses actions artistiques impliquant les personnes implantées sur les territoires, il cherche à révéler la singularité de chacun, danseurs, circassiens, comédiens, amateurs, public en milieu scolaire, en voie de réinsertion, en situation de handicap, personnes hospitalisées, en EHPAD ou encore en milieu carcéral.
Ses créations rencontrent un vaste public et ses dernières pièces bénéficient de tournées importantes en France et à l’étranger. En octobre 2014, il est lauréat du concours international de danse Masdanza aux îles Canaries (prix du jury et prix du public). En 2015, la compagnie représente la France à la journée internationale de la danse à Shanghai, puis est invitée au Sidance à Séoul et à Busan en Corée ainsi qu’à la plateforme internationale d’Almada à Lisbonne.
En mars 2017, il parachève avec Sisyphe Heureux, Une Trilogie Humaine, trois volets chorégraphiques pour six danseurs, présente en Avignon en juillet 2018, puis en septembre à la Biennale de la Danse de Lyon.
Avec Outrenoir création 2019, il entame une nouvelle trilogie, Humain trop Humain. La compagnie est associée au TMG, Théâtre Municipal de Grenoble entre 2019 et 2022 et au Dôme Théâtre SCIN d’Albertville sur la saison 2020/21.
En 2023, il engage la compagnie dans la re-création d’Outrenoir avec une nouvelle distribution.
A l’automne 2024, la compagnie créera Paradox(al), dernier volet de la trilogie Humain Trop Humain, pour 9 danseurs.
La Compagnie 47• 49 est associée pour trois ans à Château Rouge SCIN d’Annemasse à partir de 2023.
Christel Brink Przygodda, artiste chorégraphique, chorégraphe et dramaturge
Née à Hambourg de parents exilés, elle se forme en danse classique et contemporaine (Cunningham) en Allemagne et en France et s’intéresse très vite à la création « in situ », le corps dans l’espace urbain puis crée « Parkhaus » et « Take a decision n° 1 » en 1985 et 1986 à Berlin- Ouest entourée de danseurs, musiciens et plasticiens.
Elle rejoint la jeune danse française en 1985 à Grenoble par l’intermédiaire de Myrjam Berns, participe en tant qu’artiste chorégraphique dans différents projets, notamment avec Cathy Cambet et Christiane Blaise, et rencontre le chorégraphe François Veyrunes en 1990. Elle intègre la compagnie 47• 49 d‘abord en tant qu’artiste chorégraphique et pédagogue, puis porte un regard double à la création depuis 2009 en tant que dramaturge et assistante à la chorégraphie.
Avec la trilogie « Humain trop Humain », elle signe la co-construction de la chorégraphie et la trame dramaturgique de OUTRENOIR, création 2019 de la compagnie 47• 49. En parallèle, en 2005, elle crée le COLLECTIF K-LI-P avec le plasticien Philippe Veyrunes et développe des mises en scènes performatives chorégraphiques dans des installations plastiques autour de la notion de notre identité.
Sa série de projets EGODOCUMENT au sein du COLLECTIF K-LI-P, une plateforme partagée ou elle donne la parole au sens large, aux expériences individuelles d’exils et de migrations, notamment avec des réfugiés de la crise de 2015, est soutenue par l’institut Français – Ville de Grenoble et en partenariat avec des structures culturelles en France et en Allemagne.
Philippe Veyrunes, Plasticien
Il s’empare de l’espace en façonnant la lumière avec une large palette de médiums dans sa recherche artistique, référencée par le mouvement de l’art américain des années 1970 – 80.
Il compose des éclairages et des scénographies pour le spectacle vivant, des installations vidéo, des installations plastiques, de la peinture, du dessin, des sérigraphies. Ses œuvres déclenchent inévitablement une perte de repères, permettant d’ouvrir une perception nouvelle et inconnue au spectateur.
Son travail porte avant tout sur l’objet, sa perception et son rapport à l’espace. L’œuvre est révélatrice de l’espace environnant qu’elle inclut comme un élément déterminant. Grâce au recours à la lumière, il irradie l’espace. Le contexte devient son contenu.
Formé à l’école des Beaux Arts de Dijon et à l’Academy of Art de New-York, il poursuit son éducation artistique auprès du créateur lumière hollandais johan Vonk. De retour en France en 1992, il développe un travail de conception lumière et scénographie pour le spectacle vivant et conçoit les expositions du Centre International du Graphisme d’Echirolles de 1999 à 2010.
Depuis 1989, il construit et partage sa ligne artistique avec l’univers chorégraphique de la Compagnie 47• 49 et développe pour chaque création l’univers plastique / scénographique et lumière.
À partir de 2011, il développe la ligne graphique de la Compagnie.
En 2005 il co-fonde le COLLECTIF K-LI-P avec Christel Brink-Przygodda et porte la recherche plastique visuel des installations.
Parallèlement, depuis 2010, son travail personnel est accueilli dans différents espaces d’art contemporain.
L'équipe
Valérie Joly Malevergne, administratrice de production
Après un double cursus de mathématiques appliquées et de sociologie à la Sorbonne, est en charge des Etudes Statistiques à la SOFRES à Paris pendant près de 10 ans. En 2005, elle choisit de mettre ses compétences au service d’une structure culturelle. Elle rejoint la compagnie 47• 49 François Veyrunes et prend le poste d’administratrice de production en 2010.Attachée de production et chargée d’actions artistique, à la suite d’un cursus universitaire alliant histoire, histoire de l’art et muséologie, elle travaille auprès de . Intéressée par les croisements entre différents champs artistiques, elle rejoint la Compagnie 47• 49 François Veyrunes en 2011.
Karine Trabucco, attachée de production et chargée d’actions artistiques
A la suite d’un cursus universitaire alliant histoire, histoire de l’art et muséologie, elle travaille auprès de différentes structures artistiques et culturelles, les Musées départementaux de l’Isère, le Centre Culturel Cinématographique, le Magasin – CNAC – Grenoble, Le laboratoire d’Art d’Aujourd’hui, l’école supérieure de création graphique – SUPCREA – Grenoble, Le Ciel plateforme musicale souterraine, centrées autour de notions qui animent ses recherches : les différentes formes de d’actions culturelles, la place des publics et leur relation aux oeuvres. Intéressée par les croisements entre différents champs artistiques, elle rejoint la Compagnie 47• 49 François Veyrunes en 2011.
Céline Rodriguez, administratrice de gestion
Après un Diplôme Supérieur de Gestion commerciale et financière à Grenoble, et une formation complémentaire en gestion culturelle à l’Arsec, Céline Rodriguez travaille en structures et en compagnies artistiques et culturelles en tant qu’administratrice.
En 2009, elle crée A Fleur de Scène, dans le cadre de la coopérative d’activités 3BIS à Grenoble, et devient entrepreneure salariée.
Très intéressée par les enjeux de l’économie sociale, ainsi que l’économie de la culture, elle découvre le milieu coopératif avec son implication dans 3BIS, Céline se spécialise alors en économie sociale et passe le Master « Expertise et développement de l’économie sociale » à Science-Po Grenoble.
Dès lors elle enrichit sa pratique de l’économie de la culture, et s’entoure d’une équipe de professionnels. En 2013, Elle rejoint l’équipe de la compagnie 47•49 François Veyrunes. Karine Trabucco attachée de production et chargée d’actions artistiques
Processus chorégraphique
Accueillir et ne pas subir.
Accueillir et rester digne.
L’art est cette évasion nécessaire par laquelle l’homme peut retrouver sa dignité.
La question de la dignité de l’homme est la principale source de mes préoccupations artistiques.
Cette question interroge l’être souverain, créateur de sa vie, celui qui se respecte et respecte autrui ; elle est liée à la disposition de choisir d’être ce que nous sommes, quelle que soit l’idée que nous nous faisons de nos aspirations ; elle renvoie l’individu à la tension dans laquelle il se trouve, aux confins de son unicité, en regard de l’humanité à laquelle il appartient.
Je relie la question de la dignité de l’homme à sa capacité à se métamorphoser – à trouver des solutions et ne pas subir. Mon langage est celui d’un corps jubilatoire mû par l’intelligence du coeur. C’est le moyen d’expression viscéral, la source.
Si le corps a aussi ses raisons que la raison ignore, il m’apparaît essen- tiel d’organiser ce discours sensible par la pensée qui en découle et qui, en le nourrissant, le transforme et me permet d’agencer la structure chorégraphique.
François Veyrunes
Processus chorégraphique
« La réalité meut, fascine, effraie, émerveille ou excite, mais elle ne séduit pas. »Francis Bacon
Je considère le corps comme un ensemble cohérent, un médium qui, une action après l’autre, porte une succession de déformations physiques.
Ces déformations font exister l’espace autour des corps en jeux et les révèlent comme sujets.
Je compose à partir de la tonicité propre de l’interprète, au sein de sa kiné-sphère.
Je compose avec «l’espace entre» et «l’espace impalpable».
Relié à mes racines autour du travail de Merce Cunningham je recherche un corps engagé.
Le corps est questionné et travaillé dans ses oppositions physiques pour un engagement global extrême.
La propagation du mouvement et le transfert du poids construisent, dans un mouvement sans retour en arrière, une gestuelle non symétrique dans une forte mobilité articulaire.
Le temps de l’action dansée est reliée à sa durée, quelle soit simple ou multiple.
Le temps de l’action dansée est reliée à toutes formes de distorsions de l’écoulement du temps.
La dimension du temps présent est incarné dans l’action.
Un univers plastique abstrait construit le cadre scénographique de mon travail.
François Veyrunes